Pascaline Marre
auteur - photographe

L’équilibriste / SISYPHE

« Il faut imaginer Sisyphe heureux »
C’est avec ces quelques mots qu’Albert Camus clôt son essai, abandonnant le lecteur à méditer sur sa propre destinée. Le salut de l’homme viendrait de l’acceptation de sa condition, car de là naîtrait la possibilité de la transcender.

J’ai choisi de m’inspirer de ce mythe grec pour en donner une interprétation sensible et subjective à travers l’exploration du rocher, de la roche, de la terre mise à nu, en contrepoint du rêve liquide que nous fait miroiter l’océan.

Rocs, traces de l’homme et silhouettes s’entrecroisent dans cette série d’images, donnant chair et matière à l’un des mythes grecs qui a sans doute le plus puissamment pensé le mystère de l’existence humaine. J’entends ainsi attraper des interstices de vie, à travers une silhouette défiant le rocher de Sisyphe, un mur façonné de la main de l’homme, un rocher charrié dans la nuit de l’histoire, une pierre laissée comme testament.